Les chronophages sont toutes ces activités inutiles qui rongent votre temps – souvent à votre insu. Or une bonne gestion de temps passe par l’élimination des chronophages. Traquez-les pour libérer du temps!
Une journée type de Gertrude, doctorante en phase de rédaction
Gertrude, doctorante en 5ème année, veut terminer sa thèse cette année. Plus : elle veut la déposer le 1er décembre.
Comme tous les matins, elle arrive au bureau à 8h30. Elle commence par se faire un café, puis allume son ordinateur.
Tout d’abord, elle va consulter son compte Twitter – c‘est une manière agréable de débuter la journée. Vers 9h30, elle consulte ses messages. Elle répond aux courriels les plus urgents – aux autres aussi -, surfe un peu sur Internet.
Il est 10h30. Gertrude se sent fatiguée, elle a besoin d’un café. Devant le distributeur, elle rencontre Gédéon, son collègue préféré.
Ils se mettent à discuter, de tout et de rien. De leurs thèses, aussi.
Lorsqu’ils consultent leurs montres, ils constatent qu’il est midi – l’heure de déjeuner.
Gertrude et Gédéon poursuivent donc leur conversation à table.
Vers 13h, de retour au bureau, Gertrude décide de se mettre enfin au travail. Il faut quand même que je rédige quelque chose!
Mais un courriel urgent d’Adalphonse, autre collègue adoré arrive : il la supplie de l’aider à finir son article.
Sensible aux amis en détresse, et incapable de dire non, Gertrude commence à lire l’article; elle le corrige, entame des recherches pour compléter les arguments de son ami, ajoute des questions…
18h30 : Gertrude envoie enfin le texte à Adalphonse.
Il est trop tard pour commencer à rédiger son chapitre.
Soudain, Gertrude se sent fourbue en constatant que la rédaction de sa thèse n’a pas avancé d’un pouce depuis deux mois.
Elle rentre chez elle, animée de sentiments coupables.
Son estime de soi est au plus bas.
Gertrude va se couler un bain chaud et regarder une série, un paquet de chips en guise de dîner.
Demain, tout ira mieux.
Quels sont les chronophages qui vous empêchent de rédiger votre thèse?
Afin de ne pas vous laisser submerger par des tâches secondaires voire inutiles, il faut identifier vos chronophages – ces éléments qui grignotent votre temps, souvent à votre insu – et, à terme, sapent votre confiance en vous-même.
Le premier geste pour une gestion du temps efficace est l’identification de ces voleurs de temps qu’on appelle les chronophages.
On considère deux types de chronophages : les chronophages internes, dont chacun est responsable, en raison de sa personnalité, de ses habitudes, de ses prédispositions; et les les chronophages externes, dus à des facteurs ou des personnes externes.
Quelques chronophages internes
Voici une liste d’exemple, non exhaustive…
- nomophobie ou quand on est addict à son smartphone
- consommation incontrôlée de réseaux sociaux
- surfer sur Internet sans but aucun – ou avec un but qu’on a oublié
- mauvaise vue d’ensemble sur le travail à faire – voire pas de vue du tout
- mauvaise gestion des messages – on est obligé de faire des recherches pour en retrouver un
- système de rangement inefficace qui oblige à chercher longtemps
- incapacité à dire non – ce sont les autres qui dictent le tempo
- indécision – on stagne, sans savoir vers où aller
- manque de hiérarchisation : on se perd souvent dans le secondaire et on oublie l’essentiel
- perfectionnisme : on s’empêtre dans des détails au lieu d’avancer
- désir d’exhaustivité – une forme de perfectionnisme
- ignorance de son horloge biologique – on ne profite pas des moments où on est particulièrement concentré
- manque de méthodologie – quand on ne connaît pas la bonne méthode, on perd fatalement du temps.
- fatigue – parfois on s’acharne alors qu’on n’arrive plus à se concentrer, et le travail réalisé est à refaire.
Quelques chronophages externes
Voici une liste d’exemples, non exhaustive…
- déplacements : le temps passé dans les transports, plus la marche pour accéder d’une station à la porte, est souvent sous-estimé.
- matériel non performant – ou quand l’ordinateur met des heures à charger une page.
- perturbations diverses – ce peut être très personnel : du bruit, une température désagréable, des odeurs gênantes, par exemple.
- temps d’attente : ou quand vous ne savez pas quoi faire en attendant la réponse de votre collègue.
- réunions trop nombreuses – et souvent inutiles.
- interlocuteurs très – voire trop – bavards.
- trop de projets simultanément – on s’éparpille et on ne fait rien à fond.
- informations ou consignes confuses
- problèmes informatiques – quand toute votre thèse dépend d’un ordinateur, ils peuvent vous rendre malade.
- manque de coordination – ou quand trois personnes font la même tâche alors qu’une tâche primordiale n’est faite par personne.
- directives peu claires
- communication excessive – ou quand trop d’informations brouillent le message.
- pas de communication du tout – ou quand l’initiative que vous prenez, par manque de consignes, vous est reprochée une fois prise.
Passez à l’action en 5 étapes : libérez du temps pour votre thèse
Libérez du temps pour votre thèse en éradiquant vos chronophages.
Attention : n’essayez pas de les supprimer tous en une fois, c’est le meilleur moyen pour n’en supprimer aucun.
En effet, beaucoup de ces chronophages sont des habitudes, et remplacer une vielle habitude par une nouvelle requiert de l’entraînement.
Donc commencez petit : donnez-vous pour objectif d’éliminer trois chronophages maximum.
Une fois que vous les aurez éliminés, et alors seulement, passez aux trois suivants, et ainsi de suite.
Comment procéder pour combattre des chronophages?
- Commencez par faire la liste de tous les chronophages qui vous empêchent de travailler. La liste ci-dessus peut vous inspirer, mais vous pouvez très bien avoir repéré d’autres rongeurs de temps dans votre vie.
- Puis décidez de ceux que vous voulez combattre en premier lieu. Encore une fois, n’essayez pas d’en attaquer trop de front, sinon vous allez échouer.
- Choisissez-en trois – les plus faciles à combattre. Les plus faciles, parce que vous réussirez vite à les supprimer. Alors, d’abord vous aurez plus de temps. Et surtout vous remarquerez que vous êtes capable d’en venir à bout. Ce qui vous donnera du courage pour vous confronter à d’autres plus coriaces.
- Demandez-vous d’abord, pour chacun, d’abord, si vous pouvez le supprimer. Si la réponse est oui, alors réfléchissez à la manière dont vous allez vous y prendre. Si la réponse est non… alors il faudra vivre avec – tout en essayant de le contourner.
- Et puis donnez-vous une date butoir : quand allez-vous vous y attaquer?
Vous pouvez, pour ce faire, vous servir du tableau suivant :
Si vous n’y parvenez pas immédiatement, ne vous auto-flagellez pas, ne vous découragez pas non plus : encore une fois, certains chronophages sont des habitudes bien ancrées.
Vous fonctionnez d’une certaine manière depuis des années, vous ne pouvez pas vous changer en un clin d’œil.
Mais vous pouvez y travailler.
Chaque victoire est un pas qui vous rapproche du but!
Quelle que soit la stratégie que vous adopterez, armez-vous de patience.
Surtout ne tentez pas de combattre tous vos chronophages en même temps : c’est le meilleur moyen pour n’en vaincre aucun.
Attention : attendez d’avoir supprimé les trois premiers pour en ajouter d’autres – sinon le risque est grand d’en voir d’anciens traîner pendant des années sur votre tableau.
L’union fait la force – créez un tandem
A deux, on est plus fort.
Et si vous trouviez un partenaire qui veut lui aussi combattre ses chronophages?
Vous pourriez par exemple vous donner un défi : qui de vous deux aura combattu ses trois premiers chronophages le plus vite.
Et puis, qui de vous deux en aura terrassé le plus en un mois.
Mais aussi, en cas d’échec, avoir quelqu’un avec qui réfléchir aux raisons qui vous ont empêché de supprimer un chronophage donné : discuter de vos échecs avec quelqu’un qui est dans la même situation que vous que si vous – et qui peine sans doute autant que vous – peut être éclairant pour les deux.
D’autant que, confrontés aux mêmes difficultés, sinon aux mêmes chronophages, vous aurez sans doute des idées pour aider votre partenaire : on est souvent beaucoup plus créatif quand il s’agit d’aider les autres que soi-même.
Ce faisant, en aidant l’autre, vous profiterez de vos bons conseils pour atteindre vos objectifs vous même. Et vise-versa.
Perdre son temps n’est pas une fatalité
Bien sûr, il y a des chronophages qu’on ne peut pas supprimer.
Mais en en identifiant d’autres dont vous pouvez vous défaire sans grosses difficultés, vous allez déjà gagner beaucoup de temps.
Mieux : vous aiguiserez votre regard et serez beaucoup plus sensible, et beaucoup plus vite, à ce qui vous fait perdre du temps inutilement.
Et donc vous réagirez plus rapidement!
Libérez du temps pour votre thèse – elle le mérite, et vous aussi!
📌Quel est LE chronophage que vous voulez supprimer en premier? Postez votre réponse dans les commentaires ci-dessous!
Le premier chronophage à éliminer est le téléphone.