Vacances : comment les réussir quand on rédige sa thèse?

Partir en vacances quand on rédige sa thèse, est bien raisonnable? Tout dépend de la manière dont vous prenez vos vacances. Cet article vous donne des pistes pour les réussir – même (et surtout) – si vous êtes en pleine rédaction.

A-t-on le droit de partir en vacances quand on rédige sa thèse?

Pour beaucoup, prendre des vacances quand on rédige sa thèse est inimaginable.

D’aucuns estiment ne pas mériter de prendre quelques jours de repos car la thèse n’avance pas comme prévu. 

D’autres s’autorisent certes à partir en vacances… mais les sabotent, remplissant leurs bagages de livres qu’ils n’ouvriront pas.

Comme Gertrude.

Les vacances de Gertrude

En vacances au bord de la mer, Gertrude était pétrie de bonnes intentions : elle travaillerait tous les jours à sa rédaction.

La valise est remplie de livres.

Mais chaque fois qu’elle l’ouvre, elle la referme : Demain. Aujourd’hui, je me repose.

Toute la journée, quoi qu’elle fasse – paresser sur la plage, nager, se promener avec sa famille, elle ne pense qu’à ça : rédiger sa thèse.

Elle n’est jamais vraiment présente à ce qu’elle fait.

Elle ne profite pas vraiment du lieu ni du farniente.

Elle est toujours un peu ailleurs.

Elle est tout le temps en train de culpabiliser.

Il faut dire que Gertrude est le siège d’un conflit intérieur qui grossit de jour en jour.

D’un côté, elle veut se reposer.

De l’autre, il y a cette voix intérieure qui lui rappelle ses bonnes intentions, sa valise pleine, le dead-line qui approche.

La nuit, elle dort mal.

Le jour, elle est fatiguée.

Son humeur devient maussade – et tout le monde en pâtit.

Bref : les vacances deviennent de plus en plus pénibles… et la valise de plus en plus lourde.

Gertrude! Et si tu profitais de l’été pour recharger tes batteries?

Comment rédiger sa thèse quand on est épuisé?

L’épuisement n’a jamais été une condition pour un travail de qualité.

Rédiger une thèse requiert un corps et un esprit en forme.

Vous avez besoin – et vous avez le droit – de vous reposer pour recharger vos batteries.

Surtout si vous êtes fatigué.

Souvenez-vous que la fatigue fait faire des erreurs.

D’autre part, la fatigue rend plus lent : tout prend plus de temps.

Comme tout prend plus de temps, vous avez l’impression d’être encore plus lent – et donc vous vous mettez encore plus sous pression… ce qui va vous fatiguer encore plus.

La fatigue déforme ce que vous percevez : si vous avez le nez dans le guidon, vous l’y enfoncerez encore davantage.

Or si vous ne levez pas le nez du guidon, où trouverez-vous la distance nécessaire pour estimer la qualité de votre texte?

Quand vous préparez une thèse, faire un break n’est pas une perte de temps : au contraire, ça peut vous en faire gagner.

Mieux : la qualité de votre travail peut même s’améliorer.

Faut-il emporter du travail en vacances?

Emporter du travail en vacances n’est pas une obligation si vous êtes en phase de rédaction de thèse.

Mais vous interdire d’emporter du travail en vacances n’est pas non plus une obligation.

Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est de vous dire : pendant les vacances, je vais travailler sur ma thèse, emporter des kilos de matériel … et, finalement, ne rien faire.

Car dans ce cas, une voix intérieure se manifestera constamment pour vous rappeler vos bonnes intentions.

Culpabilité, conflits intérieurs, auto-flagellation – le cercle vicieux s’enclenchera fatidiquement.

Vous ne travaillerez pas et vous épuiserez dans des conciliabules internes inutiles.

Alors, que faire?

Emporter du travail en vous disant que, peut-être, vous aurez envie de travailler, c’est saboter vos vacances – et accessoirement celles des autres.

Et sans doute rentrer encore plus fatigué qu’avant le départ.

Partir en vacances en emportant du travail a du sens si – et seulement si – vous avez vraiment l’intention – et la possibilité – de travailler.

Faites un examen de conscience avant de partir en vacances

Avant de décider si vous voulez emporter du travail ou pas en vacances, faites appel à votre expérience : vous vous connaissez, vous avez sans doute déjà voulu travailler lors de vos congés antérieurement.

Si vous savez que vous êtes incapable de travailler sur votre thèse quand vous êtes en vacances, alors soyez honnête avec vous-même : décidez, en toute conscience, de faire un break.

N’emportez rien.

Et profitez pleinement de vos vacances.

L’esprit libre et la conscience tranquille.

Si en revanche vous savez que vous êtes capable de travailler sur votre thèse pendant quelques heures par jour, et que vous en avez envie, et que ce sera possible – alors, emportez du travail avec vous.

Mais prenez juste ce qu’il vous faut – d’abord pour ne pas encombrer vos bagages.

Ensuite, pour ne pas vous encombrer l’esprit inutilement.

Décidez en amont de ce que vous voulez – et pourrez vraiment – faire, préparez le matériel nécessaire – et rien d’autre que le matériel nécessaire.

Les vacances : l’occasion de prendre du recul

Travailler sur votre thèse en vacances peut être profitable, dans la mesure où vous êtes loin de la routine quotidienne.

Vous avez l’esprit (plus) libre, et la distance vous aide parfois à voir les choses sous un autre angle.

Ou bien à faire des connexions impossibles à faire quand vous avez l’esprit encombré des mille et une pensées qui vous assaillent pendant l’année.

Souvent, aussi, la distance vous aide à éliminer le superflu.

Et puis, comme vous ne consacrez que quelques heures à votre thèse, profitant du reste de la journée pour vous changer les idées, et – idéalement – vous détendre, ces moments consacrés au travail sont particulièrement intensifs.

Mais, encore une fois, emporter du travail n’est recommandé que si l’expérience vous a montré que vous êtes capable de travailler un peu régulièrement – sinon, il vaut mieux y renoncer d’emblée et profiter pleinement de cette pause.

Ne sabotez pas vos vacances en emportant des tâches inachevées

Avant de quitter votre bureau, vous aviez peut-être une liste de choses que vous vouliez absolument terminer avant le départ.

Vous ne les avez pas toutes achevées.

Et vous vous dites que vous trouverez bien un moment pendant les vacances pour les traiter.

Quand l’inachevé vous prend la tête

Attention aux tâches inachevées quand vous partez en vacances : elles risquent de vous prendre la tête au sens propre du terme.

Elles peuvent vous occuper l’esprit, vous empêcher de profiter de vos vacances – sans que vous les acheviez pour autant pendant vos congés.

Dites-vous bien que tout ne doit pas obligatoirement être fini, parfait, clos avant votre départ en vacances.

En revanche, il faut éviter que tout ce qui reste inachevé vous empêche de vous détendre.

Quand les rendez-vous de dernière minute alourdissent vos bagages

Evitez de prendre des rendez-vous  de travail les trois derniers jours avant votre départ.

Vous l’avez déjà remarqué : il y a toujours des imprévus de dernière minute.

Il faut que vous ayez du temps pour les traiter correctement.

Sinon, la suite est programmée d’avance : les imprévus seront dans vos valises, vous les traiterez depuis votre lieu de vacances – autrement dit, les vacances commencent mal!

Vous n’avez pas eu le temps de finir certaines tâches avant le départ?

Ce qu’il faut éviter absolument : vouloir emporter avec vous des tâches inachevées en vous disant que vous trouverez bien un moment pour les finir. Comment faire?

  • Prenez la décision, consciemment, de les laisser inachevées en partant.
  • Donnez-vous un délai pour les terminer (au plus tard une semaine après votre retour de vacances) et notez celui-ci dans votre calendrier.
  • Si d’autres personnes sont concernées, prévenez-les du délai que vous vous fixez pour traiter ces affaires.

Ce faisant, vous vous libèrerez l’esprit.

Ne sabotez pas vos vacances en quittant un bureau en désordre

Quitter en catastrophe un bureau plein de dossiers, c’est le stress garanti au retour des vacances – voire pendant les vacances.

Si vous savez que lorsque vous reprendrez le travail c’est un bureau croulant sous une pile de dossiers qui vous attend, si c’est une pièce sale que vous retrouverez, non seulement le retour se fera à reculons.

Mais en outre, sachant ce qui vous attend au retour, l’image de votre bureau risquera de vous hanter pendant les vacances, voire de vous angoisser – et donc de les saper.

Si nécessaire, prévoyez dans votre agenda une demi-journée avant de partir en vacances pour laisser votre bureau dans un état que vous aurez plaisir (autant que faire se peut ) à retrouver au retour : rangez le matériel à sa place, passez une éponge sur la table, videz les corbeilles, faites le ménage.

Il faut que vous ayez plaisir à y entrer le jour où vous reprendrez le travail.

Rendez-vous service : prenez le temps de ranger votre bureau avant de partir, ainsi que votre ordinateur.

Trois mesures à prendre pour des vacances sans courriels

Ne sabotez pas vos vacances en lisant vos courriels.

Mais je ne peux pas passer un mois sans ouvrir ma messagerie! Tu ne te rends pas compte! J’aurai des centaines de mails à traiter au retour de vacances!! s’écrie Gertrude, en colère.

En effet.

Si comme Gertrude, vous craignez d’être submergé par les courriels au retour, alors ce qui suit vous intéresse.

Car tout dépend de la manière dont vous vous y prenez :

  • Si vous ne prévenez pas vos correspondants de votre absence, ils ne comprendront pas votre silence. On est d’accord là-dessus.
  • Il faut donc envisager un message automatique. Mais si vous commettez l’erreur fréquente d’écrire quelque chose comme Je serai de retour le 1er septembre et vous répondrai à cette date, vous vous préparez un 1er septembre lourd en traitement de messages.

    Heureusement, il y a des alternatives pour vous faciliter la vie – et vous permettre des vacances sans courriel.

    Voici trois mesures à prendre :
  1. Prévenez les personnes concernées de votre absence – et des dates de vos congés.
  2. Mettez votre messagerie en pause : paramétrez un envoi automatique et rédigez un message d’absence qui vous déleste – voir point suivant.
  3. Rédigez un message d’absence qui vous déleste. Le typique je suis en congés actuellement mais je vous répondrai dès mon retour ne peut que vous mettre sous pression : les gens attendent donc une réponse. Il faut que vos correspondants comprennent que vous n’êtes pas disponible maintenant et que vous aurez beaucoup de messages à traiter au retour. Vous pouvez écrie par exemple :
    Je serai en congés du 10 au 31 août sans aucun accès à ma messagerie. Je lirai votre message au retour. Mais au vu de la quantité de courriels que j’aurai à traiter, il se peut que mon délai de réponse soit très long. Aussi, si je ne vous ai pas répondu le 15 septembre, veuillez me recontacter.
    Le cas échéant, donnez les coordonnées de personnes à contacter en cas d’urgence.

Cette manière de libeller votre message automatique vous libère de cette charge (auto-infligée) qui vous fait croire – et croire aux autres – que vous devez et allez traiter leurs messages immédiatement.

Elle présente trois avantages :

  • personne ne s’attend à avoir une réponse pendant votre absence.
  • En cas d’urgence, les gens ont un contact à qui s’adresser.
  • Ils savent que le délai sera long. Donc, s’ils sont pressés, ils devront vous recontacter à partir du 15 septembre.

Vous pouvez donc traiter les messages sereinement à la rentrée, sachant que ceux qui sont pressés vous recontacteront d’eux-mêmes.

Mais il est sûr que beaucoup, entretemps, auront résolu leur problème autrement.

Evitez une rentrée sur chapeaux de roue

Le retour des vacances doit prolonger l’effet bénéfique des vacances.

La rentrée doit vous permettre de prendre votre élan pour aborder le trimestre, et non vous épuiser dès le début.

Aussi, comment vous organiser de manière à ce que ce retour se fasse en douceur?

Faites des listes

  • Faites la liste de ce que vous voudrez faire la première semaine – pas cent, pas cinquante tâches, dix maximum.
  • Si possible, notez dans votre agenda quand vous voulez les traiter.
  • Faites la liste des trois premières choses que vous voudrez faire le premier jour de la rentrée.
  • Dans la mesure du possible, choisissez des activités agréables à faire et rapides à traiter : il faut commencer progressivement.

Jour de rentrée – dernier jour de vacances

  • Organisez votre premier jour de rentrée comme s’il était le dernier jour des vacances : commencez-le d’une manière agréable, comme vous le faisiez en vacances.
  • Commencez votre première journée de travail un peu plus tard que d’habitude.
  • Evitez de prendre des rendez-vous pour ce premier jour de rentrée.

La particularité du premier jour

  • Profitez de cette première journée pour considérer votre bureau d’un regard neuf : que pouvez-vous changer dans la disposition des meubles, du matériel, afin de vous y sentir mieux ?
  • Profitez de cette première journée pour considérer votre sujet sous un autre angle : prenez 20 à 30 minutes pour écrire tout ce qui vous vient à l’esprit le concernant – idées, souvenirs, listes, questions. Une excellente occasion pour reprendre votre journal de bord!
  • Profitez de cette première journée pour considérer votre organisation d’un  autre œil  : que pouvez-vous modifier pour travailler plus efficacement ? Plus agréablement? Voici trois questions pour vous y aider :

    1. Qu’est-ce que vous pouvez cesser de faire dès aujourd’hui pour améliorer votre organisation ? Si plusieurs réponses vous viennent à l’esprit, choisissez-en une et mettez-la en pratique. Laissez les autres pour plus tard, une fois que la première aura été mise en place.
    2. Qu’est-ce que vous pouvez faire dès aujourd’hui pour améliorer la qualité de votre organisation en vue de la rédaction de votre thèse ? Ici aussi, concentrez-vous sur un seul changement à la fois.
    3. Quelle injonction voulez-vous vous donner pour cette semaine afin de considérer votre travail sous un nouvel angle? Notez-le sur une feuille et accrochez-la face à votre bureau afin de l’avoir constamment sous les yeux.

Si vous partez à l’autre bout du monde…

Ne sabotez pas votre retour par un manque de réalisme!

Si vous partez à l’autre bout du monde, il faudra prévoir un temps de récupération dû au décalage horaire.

Il faudra donc soit rentrer quelques jours plus tôt, soit prolonger vos vacances chez vous de quelques jours.

Ou du moins, commencer en douceur.

Car, que vous le vouliez ou non, vous serez en petite forme pendant quelques jours au retour.

En effet, le décalage horaire résulte de la modification des rythmes biologiques que provoquent les déplacements transméridiens rapides : quand on change de fuseau horaire sans transition, l’horloge biologique n’a pas le temps de se synchroniser.

Résultat? Selon l’âge et la condition physique, chacun réagira différemment – en tous cas : moins on est jeune, plus long est le temps de récupération.

On peut au moins compter quatre conséquences du décalage horaire :

  • Perturbation du cycle veille-sommeil.
  • Fatigue.
  • Perte d’appétit ou au contraire boulimie.
  • Irritabilité.

Ajoutons que, si à l’aller vous souffrez des conséquences du décalage horaire, à peine vous serez-vous habitué au nouveau rythme que vous le changerez à nouveau. D’où un risque accru de fatigue.

Aussi, prévoyez une bonne semaine pour vous réacclimater au retour des vacances!

Pour conclure

Pour résumer, voici les erreurs typiques qui vont saper vos vacances :

  • Emporter du travail en vacances alors que l’expérience vous montre que vous n’avez pas envie de travailler en vacances.
  • Décider de passer toutes les vacances à travailler.
  • Emporter du travail inachevé pour le terminer pendant les vacances.
  • Prendre des rendez-vous juste avant le départ.
  • Quitter un bureau en désordre.
  • Vouloir traiter les courriels pendant vos vacances.
  • Commencer la rentrée sur des chapeaux de roue.

Que vous emportiez du travail avec vous ou non, que vous partiez en voyage ou que vous restiez chez vous, ce qui est essentiel en vacances, c’est que vous vous reposiez autant que faire se peut.

C’est l’objectif premier des vacances : recharger vos batteries.

Le deuxième objectif : que ces batteries restent chargées aussi longtemps que possible après les vacances.

Et vous, partirez-vous en vacances cet été?

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