Garder sa motivation sur le long terme est ardu, tant les obstacles parsemés sur le chemin de la thèse sont nombreux. On se sent souvent KO. Notamment sur la dernière ligne droite – la rédaction. Voici des pistes pour (re)trouver la motivation nécessaire à finir votre thèse.
Les dix sources de découragement les plus communes quand on rédige sa thèse
S’il y a de nombreuses causes au découragement, il y en a quelques unes qui sont particulièrement récurrentes :
- Se comparer aux autres : ils semblent toujours plus intelligents, plus efficaces, plus productifs. Vous ne voyez jamais qu’une face de la médaille. Comment voulez-vous vous motiver si vous partez battue d’avance?
- Une attitude défaitiste : à force de se répéter : je suis nulle, je n’y arriverai jamais, c’est toujours sur moi que ça tombe, on finit par y croire. On finit par perdre sa confiance en soi. Or au moment où on rédige, particulièrement, on a besoin d’avoir confiance en soi : il va falloir présenter son travail, tirer des conclusions, prendre position – bref, se montrer. Comment faire si on est persuadée d’être nulle?
- Culpabiliser : on a mauvaise conscience, on n’ose pas se reposer, on n’arrive pourtant pas à travailler. Résultat : colère contre soi-même, honte, auto-flagellation. Autant d’ingrédients pour saper durablement la motivation.
- Vouloir en faire trop en même temps : c’est le meilleur moyen de s’épuiser, de perdre de vue son objectif et de stagner au lieu de progresser. Alors, on va se dire qu’on n’est pas à la hauteur, qu’on n’y arrivera jamais – et accentuer le sentiment de défaite.
- S’éparpiller : le risque est grand de faire des choses inutiles – plus précisément des choses qu’on n’exploite pas sur le moment; inutilisées, elles en deviennent inutiles. Par exemple un entretien très intéressant qu’on ne réécoute pas avant deux ans : quand on y retourne, on ne le comprend plus – on bien on constate qu’il y avait là une mine d’idées impossibles à exploiter par manque de temps.
- Ne pas savoir où on va : quand on n’a pas d’objectif clair, on papillonne. Ce peut être amusant un moment, mais rapidement, on s’épuise. Car on passe du temps sur des tâches inutiles, et l’essentiel passe à la trappe. Ou bien on tourne en rond. Ou bien on se perd. Bref, on est dans le flou.
- La procrastination : quand on remet tous les jours au lendemain, on finit par ne plus croire en soi, et la motivation s’amenuise.
- Le perfectionnisme : à force de vouloir tout lire, tout explorer, cette recherche qui au départ était passionnante devient un boulet qu’on traîne : on le traîne depuis si longtemps qu’on ne veut pas l’abandonner. Mais on en a tellement assez qu’on ne le supporte plus.
- L’isolement : la période de rédaction est une période solitaire. Si on s’interdit de voir des amis, de se détendre, de parler, de rire – bref, si on s’interdit de vivre, tout simplement – sous prétexte de manque de temps, on se rend la tâche encore plus difficile, et on peut finir par perdre la motivation.
- La fatigue et le surmenage. Le corps finit par vous présenter la facture – douleurs, accidents, insomnies, incapacité à se détendre, burn out. Quand le voyant rouge s’allume, la plupart des automobilistes filent chez le premier garagiste pour faire réparer leur voiture. Mais quand le corps donne les premiers signes de faiblesse, la plupart des gens les ignorent et poussent jusqu’à ce que le problème devienne handicapant.
Occcupe-toi de peu de choses si tu veux avoir du courage.
Démocrite
Dix pistes pour se (re)motiver quand on rédige sa thèse
Il existe de nombreuses techniques pour se motiver. Voici les dix que je trouve les plus performantes.
- Remémorez-vous votre enthousiasme originel : notez dans votre journal de bord pourquoi votre sujet vous passionnait tant au début.
- Remémorez-vous les motifs que vous aviez lorsque vous avez décidé de commencer cette thèse : qu’en espériez-vous? Quelles questions vous posiez-vous? Quelles réponses vouliez-vous trouver?
- Remémorez-vous votre objectif : que voulez-vous atteindre avec votre thèse?
- Considérez votre objectif : qu’avez-vous déjà dans votre ordinateur qui vous permet de l’atteindre? Commencez par exploiter tout ce que vous avez déjà rassemblé. Souvent tout est déjà là mais on ne s’en rend pas compte!
- Travaillez régulièrement. Il est dangereux de faire de longues pauses entre deux phases de travail : on oublie beaucoup de choses, il faut se remettre dans le bain, cela prend du temps et de l’énergie.
- Limitez le nombre de choses que vous avez à faire : que pouvez-vous supprimer? Que pouvez-vous déléguer? Que pouvez-vous réduire?
- A la fin de la journée, faites la liste de ce que vous avez réalisé. Vous n’avez peut-être rien fait de ce qui se trouvait sur votre liste to-do. Mais vous avez probablement fait tout un tas d’autres choses. Prendre conscience de ce que vous avez accompli vous fera du bien.
- Cessez de vous comparer aux autres : untel a rédigé sa thèse en trois mois, alors que moi j’en suis à ma deuxième année! Et alors? Vous ne savez pas dans quelles conditions cette personne a travaillé, à quoi elle a renoncé, (ce) qui l’a aidée. Vous ne voyez que la façade, et derrière elle il y a tout un monde que vous ignorez. Comparez-vous plutôt à la personne que vous étiez il y a six mois, il y a deux ans.
- Sortez de votre isolement : il existe des initiatives pour travailler ensemble par visio-conférence, par exemple les groupes de l’association ParenThèse présente dans plusieurs régions (ParenThèse Occitanie, ParenThèse Bretagne-Loire, ParenThèse IDF, ParenThèse Hauts-de-France, ParenThèse PACA, ParenThèse Nouvelle-Aquitaine et ParenThèse Aura (Auvergne-Rhône-Alpes). Ou bien Thèsez-vous au Canada.
- Veillez à dormir suffisamment, à faire des pauses, à vous distraire, à recharger vos batteries. Surtout si vous avez beaucoup à faire – tout être vivant a besoin de repos – même en thèse!
Merci, c’est vraiment important de retrouver la motivation quand on rédige sa thèse! Parlez-vous de la fatigue comme source de démotivation?
Merci, Chris!
Oui, tout à fait, la fatigue peut être un frein à la motivation quand on rédige sa thèse :
https://www.scriptoria.org/fr/ma-these-navance-pas-je-nai-pas-merite-de-faire-un-break/
🙂
Merci beaucoup , c’est vraiment très utile ✌️
Je m’en réjouis, merci pour votre message, Farid!
Bonjour Martha et merci pour ces précieux conseils qui sont très importants pour nous, doctorants.
Avec plaisir, Martine!
Merci beaucoup pour ces conseils fructueux. Vivement vous retrouvez encore pour d’autres.
Je me réjouis de vous lire, merci Ferdinand!
Merci beaucoup pour ce coup de pouce!
Avec grand plaisir, Désiré!
Merci beaucoup!
Merci beaucoup. C’est très utile pour moi comme information.
Article très utile, merci Martha!
Merci, c’est juste ce qu’il me fallait!